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PSYCHOMOTRICITE ET TROUBLES DU SPECTRE AUTISTIQUE

 

Le Trouble du Spectre Autistique (TSA) est un terme qui définit la grande diversité de tableaux cliniques qui peuvent exister dans le cas de l’autisme. Il caractérise également les possibilités d’évolutions multiples en fonction de la sévérité des symptômes, du développement

et des expériences vécues, mais aussi la qualité de l’accompagnement. Il regroupe les individus porteurs de TED (trouble envahissant du développement) dont les catégories sont différenciées dans les classifications internationales.

 

Selon l’OMS,

« L’autisme est un trouble envahissant du développement (TED), caractérisé par un développement anormal ou déficient, manifesté avant l’âge de trois ans avec une perturbation caractéristique du fonctionnement dans chacun des trois domaines suivants :

- Les interactions sociales réciproques,

- La communication,

- Les comportements au caractère restreint et répétitif ».

 

 

 

 

 

La triade autistique:

 

- Les anomalies des interactions sociales

Il s’agit d’une altération qualitative des interactions, se manifestant dans différents domaines :

  • Communication non verbale : il y a perturbation du contact visuel, de l’expression faciale, des postures corporelles et des gestes régulant l’interaction sociale.

  • Relation avec les pairs : présence de difficultés dans le partage des intérêts.

  • Recherche du partage du plaisir : dans l’autisme, il y a peu de désir de partage avec autrui, l’enfant montre peu d’intérêt pour l’autre.

  • Réciprocité socio émotionnelle: se traduit par des particularités dans l’ajustement des émotions, des comportements et de la relation à l’autre.

 

- Les anomalies de la communication

Dans la triade des troubles autistiques, on retrouve une altération qualitative de la communication, dans les composantes suivantes :

  • Développement du langage : le développement est altéré allant d’un retard de langage à une absence totale de parole.

  • Amorce et soutien d’une conversation : chez l’enfant porteur d’autisme, il y a une incapacité et des particularités à maintenir ou à engager une conversation avec autrui.

  • Usage du langage : la communication est souvent associée à un usage stéréotypé de la langue avec l’utilisation de mots de façon répétitive (écholalie).

  • Dans les jeux : le type de jeux est aussi perturbé chez l’enfant porteur d’autisme, il y a absence de jeu de faire semblant ainsi que de jeux sociaux imitatifs.

 

- Des intérêts restreints et stéréotypés

Dans la symptomatologie du trouble autistique, on retrouve la présence de troubles et particularités du comportement avec des intérêts restreints et stéréotypés :

  • Centres d’intérêts : les enfants porteurs d’autisme présentent des centres d’intérêts restreints et stéréotypés souvent exagérés et uniques.

  • Rituels et routines : ces enfants mettent en place des routines et rituels particuliers de manières souvent compulsives et non fonctionnelles.

  • Mouvements particuliers : présence également de particularités des mouvements, qui sont stéréotypés et répétitifs.

  • Préoccupations particulières : chez les enfants porteurs d’autisme, elles concernent certaines parties d’un objet (roue de voitures) ou des objets insolites (tiroir).

 

 

 

 

LA SEMIOLOGIE SENSORIMOTRICE

La sémiologie sensorimotrice se décline en deux catégories de symptômes : les difficultés motrices et les particularités sensorielles.

 

Les difficultés motrices

Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), les aspects moteurs impliqués sont principalement les grandes fonctions organisant la motricité : la coordination visuo-manuelle, l’anticipation, l’organisation d’une séquence motrice et l’intentionnalité du geste. Ces anomalies sont « non spécifiques et extrêmement variables d'un individu à l'autre tant dans leur fréquence que leur intensité ».

Au niveau de la motricité globale, il en résulte chez l’enfant porteur d’autisme des difficultés de coordination générale caractérisées par une

motricité en bloc, des difficultés d’automatisation du geste et de lenteur qui rendent difficile la synchronisation (Rogé, 2003). Les anomalies

d’ajustement postural perturbent également l’équilibre. De plus, il y a fréquemment la présence d’un retard dans les acquisitions motrices,

le développement de l’enfant porteur d’autisme est hétérogène avec la présence d’îlots de compétences (Rogé, 2008).

Au niveau de la motricité fine, un retard de développement est aussi présent, caractérisé par un décalage de l’acquisition de la pince et

du croisement de la ligne médiane. Dans les études, la latéralisation est souvent rapportée comme tardive (Hauck et Dewey, 2001).

La coordination difficile des deux mains perturbe les activités manuelles et fines, les enfants présentent également des difficultés praxiques (Ming & col, 2007) souvent en lien avec le déficit en imitation motrice.

Le tonus est hétérogène chez l’enfant porteur d’autisme du fait des difficultés d’ajustement postural, il peut présenter une hypertonie ou une hypotonie avec une possible alternance selon les situations. L’enfant a des difficultés à contrôler et adapter son tonus. Il présente également des particularités posturales et de déplacements qui rendent sa locomotion inhabituelle. Ces manifestations peuvent être associées à des mouvements anormaux et stéréotypés.

 

Les troubles de la modulation sensorielle

Le trouble du spectre autistique est associé à de multiples particularités sensorielles et a un dysfonctionnement atypique affectant le plus souvent la vision et l’audition.

Les particularités sont de deux ordres, soit une hyperréactivité aux stimuli caractérisée par une perception accrue des informations reçues au niveau visuel, auditif, tactile, vestibulaire... ce qui entraine l’apparition de comportements d’évitement, de retrait, d’isolement ou encore de

colères ou cris jusque là inexpliqués. Il peut y avoir également, une hypo-réactivité aux stimuli qui se caractérise par une recherche de stimulations chez l’enfant et/ou des autostimulations fréquentes entrainant des particularités comportementales.

L’altération de la modulation sensorielle se situe au niveau de la perception (seuils, instabilité perceptive...), du traitement de l’information (particularités de modes de traitements : monomodal et séquentiel) et de la réponse aux stimuli (recherche de stimulations : autostimulations, réponses inadaptés...). De nombreuses études reprennent ces niveaux d’altérations et décrivent par la suite des modèles explicatifs du fonctionnement autistique (Carole Tardif, 2010).

 

 

 

DIAGNOSTIC

Des outils ont été créés dans le but de confirmer le diagnostic d’autisme chez les jeunes enfants. Ils permettent d’évaluer quantitativement et qualitativement les symptômes autistiques afin de réaliser une prise en charge précoce prédictive d’un meilleur pronostic.

Deux types d’outils présentés par l’HAS permettent de clarifier les troubles autistiques :

les outils de diagnostic (CHAT, ADI, ADOS, CARS) et les outils d’évaluation (PEP 3, Echelle de GRIF FITH, VINELAND, échelle ECA, BECS).

 

Ces outils doivent être associés à une évaluation clinique du développement basée sur l’observation de l’enfant en situation afin d’affiner le profil et ainsi améliorer le type de prise en charge pour qu’elle soit la plus adaptée à ses compétences, intérêts et difficultés.

 

 

 

 

 

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